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Et si la ville dense des métropoles modernes favorisait la santé et le bien-être ?

Intervenant / Jean-François Capeille

Structure / Fondation AIA, Architecture, Santé, Environnement

Fonction / Architecte

Depuis des siècles, il est communément admis que l’on vit mieux à la campagne et dans les petites communes que dans les centres denses des grandes métropoles. Moins de « stress », de pollution, de risque d’épidémies, de promiscuité, auraient pour conséquence un « mieux être » général, condition sine qua non, dans un monde en voie d’urbanisation généralisée, d’un cadre de vie « durable ».

Or, paradoxalement, les statistiques récentes font apparaître que c’est aujourd’hui, dans les hyper-centres (Paris-intra-muros, Manhattan, etc.) des métropoles modernes (Paris, New York, Londres, Tokyo, Singapour, Hong Kong et même Shanghai) que l’on vit le plus longtemps. Bien entendu, la longévité des habitants n’est pas le seul indicateur du « bien vivre ». Bien entendu, ce constat s’inverse (plus ou moins) dans les mégapoles du quart-monde ou des pays émergents. Bien entendu aussi, dans les métropoles modernes, ce privilège des hyper-centres denses a peut- être pour prix la dégradation des conditions du bien-être dans les périphéries diffuses.

Les grandes métropoles mondiales sont des lieux d’attraction. Elles sont le cadre d’importantes mutations démographiques. La structure sociale de ces villes change, leurs tailles s’accroissent, leurs besoins en ressources augmentent en même temps que la production de déchets. Le dynamisme des métropoles pourrait être à l’origine d’un bien-être pour ses habitants, profitant de la profusion d’équipements éducatifs, culturels, de structures de loisirs, et d’une intensité urbaine et sociale.

Pourtant ce dynamisme démographique peut être source de crises sanitaires. Ses variations de population peuvent générer l’obsolescence d’infrastructures prévues pour un certain seuil de population (transport, eau potable, égouts, hôpitaux …).

Si l’offre de logements n’est pas adaptée il peut en résulter la prolifération d’habitats indignes comme à Mumbai ou au Caire. Les mutations démographiques qui touchent les grandes métropoles mondiales peuvent donc avoir un effet à double tranchant.

Comment l’urbanisme des villes peut rendre la dynamique de ces mutations de populations bénéfique pour le bien-être et la santé ?

Car la santé n’est pas que guérison, mais aussi prévention et épanouissement. D’une manière analogue, les équipements de santé en ville ne sont pas que les équipements de soins. Les infrastructures de transports, les espaces verts et autres lieux de sociabilité comme les lieux d’échanges sociaux économiques ont un impact direct sur la santé des populations et peuvent être créatrices de « bien-être ».

Reste qu’il y a là un paradoxe qui mérite d’être interrogé : Quels sont en effet, par delà les évidences portant sur les niveaux de vie et la qualité des services, les moyens d’anticiper ces mutations démographiques pour créer un environnement favorable au « bien-être » des populations, et quelles en sont les conséquences en matière d’urbanisme durable ?

SP5 « La ville face à ses défis démographiques »

Photo © Alain Fischer

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